“Tout est sous contrôle”, a rapidement annoncé à vol d’oiseau depuis la grande ville de Kherson Ruslan Agaev, le porte-parole de l’administration installée par Moscou à Nova Kakhovka, le village où se situe le barrage, à 60 kilomètres à l’est. « Frappe de missile [le site]mais cela n’a pas causé de dégâts critiques », a-t-il déclaré, selon les agences russes.
Kyiv a accusé Moscou il y a deux semaines de « saper le barrage ». Les accusations sont qualifiées de “mensonges”, selon les autorités d’occupation russes.
Image satellite du barrage de Kakhovka, 18 octobre 2022. UNION EUROPÉENNE/ COPERNICUS SENTI / VIA REUTERS
Le barrage de Kakhovka, pris au début de l’offensive russe en Ukraine, permet notamment d’alimenter en eau la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par Moscou. Placé sur le fleuve Dniepr en 1956, pendant la période soviétique, le projet est fait en partie de béton et de terre. C’est l’une des plus grandes infrastructures de ce type en Ukraine.
Depuis plusieurs jours, les autorités d’occupation russes procèdent à des « évacuations » de civils dans les villages autour du site en prévision d’une « éventuelle attaque au missile » sur le barrage de Kakhovka, dont la destruction entraînerait « l’inondation de la rive gauche ” du Dniepr, selon le gouverneur installé par Moscou à Kherson, Vladimir Saldo.
Si le barrage éclate, “plus de 80 localités, dont Kherson, seront en zone d’inondation rapide”, s’est de son côté inquiété le président ukrainien Volodymyr Zelensky devant le Conseil de l’Union européenne le 21 octobre. . “Cela pourrait détruire l’approvisionnement en eau d’une grande partie du sud de l’Ukraine” et affecter le refroidissement des réacteurs de la centrale nucléaire de Zaporijia, qui puise son eau dans ce lac artificiel de 18 millions de mètres cubes, avait-il prévenu.
L’Ukraine a demandé une mission d’observation internationale. Kakhovka se trouve à environ 60 kilomètres à l’est, à vol d’oiseau à Kherson, la première grande ville à tomber aux mains des Russes en mars.