“Vous êtes des égoïstes !” Sur le parking du Parnasse devant la file des familles venues assister à la dernière représentation du cirque de Venise, quatre militants animalistes sont venus équipés de pancartes scander des slogans chocs. “Ces animaux souffrent, et vous êtes complices”. “Nîmes ville complice”, accuse l’une des pancartes. Midi Libre – Geoffrey Gavalda Fleury est venue avec ses deux petits-enfants. Ils sont des habitués du cirque et conscients d’être la dernière génération à pouvoir y observer des animaux exotiques (voir encadré). “Pour la corrida, je peux comprendre les manifestations, mais là, ce n’est pas pareil”. Natnat, venue avec son mari, abonde. Elle n’a jamais été au cirque de sa vie et cet événement la surprend : “ce n’est pas comme s’il y avait une mise à mort !”. Inquiet pour sa clientèle, Yvan Landry, l’un des patrons de la troupe de circassiens contacte la police après avoir demandé aux activistes de s’en aller. Quelques minutes plus tard, d’autres employés du cirque arrivent en groupe. Le ton monte très vite. L’un des employés bouscule violemment des militants à deux reprises. La police nationale est venue mettre fin à l’altercation. Quelques secondes avant que le face à face ne dégénère. Midi Libre – Geoffrey Gavalda
La voix des animaux
“C’est rare que ça arrive dans une ville de tauromachie, déclare Yvan Landry au sujet du happening. Nous avons jusqu’en 2028 pour nous adapter à une loi fondée sur des vices de procédure et qui, faute de solutions, risque de mener à l’euthanasie des animaux exotiques en captivité. Mais ces gens aujourd’hui, ils cherchent juste le conflit.” “Nous nous faisons la voix des animaux qui eux n’en ont pas et vivent dans des conditions exécrables aujourd’hui. Cette loi est de toute façon hypocrite”, répond Vincent Aubry, porte-parole du collectif Animal1st. Au moins, à propos de cette loi, tous semblent d’accord.
Horizon 2028
Délai. Votée le 30 novembre 2021, la loi contre la maltraitance animale prévoit, d’ici à 2028, la fin de l’exhibition et de la détention d’animaux exotiques nés en captivités pour les cirques et les delphinariums. L’état s’est engagé à proposer aux établissements de spectacles des solutions de placement des animaux concernés, dits “non-domestiqués” et à permettre leur maintien jusqu’au décès naturel à défaut de solution. La reproduction, dans tous les cas, sera interdite à compter du 1er janvier 2028.