L’ancien évêque de Bordeaux reconnaît un comportement « répréhensible »

“Il y a aujourd’hui six cas d’évêques qui ont été mis en cause devant la justice de notre pays ou devant la justice normale (loi ecclésiastique, note d’extradition)”, a déclaré le président du SEF. “Deux autres, qui ne sont plus en fonction, font aujourd’hui l’objet d’une enquête de la justice de notre pays suite à des rapports épiscopaux et à la procédure normale ; un troisième fait l’objet d’un signalement au parquet auquel aucune suite n’a été donnée. a été donné à ce jour et a reçu de l’Aréopage des mesures restrictives de la part de son ministère », a souligné Eric de Moulin-Beaufort. Il a ajouté que le cardinal Jean-Pierre Ricard, ancien évêque de Bordeaux, était également concerné. Ce dernier a reconnu il y a 35 ans un comportement « répréhensible » envers un mineur de 14 ans, a ajouté le président du SEF, lisant un message de ce dernier. “Cette démarche est difficile. Mais ce qui prime, c’est la souffrance vécue par les victimes et la reconnaissance des actes commis, sans vouloir cacher ma responsabilité”, écrit Jean-Pierre Ricard. Pour sa victime, il affirme qu’il s’est “expliqué avec elle” et qu’il lui a “demandé pardon”. Jean-Pierre Ricard affirme également qu’il “se rend disponible à la justice, tant au niveau de la société qu’au niveau de l’Église”. Mgr Ricard a été président de la Conférence épiscopale de 2001 à 2007.

La transparence exigée par les victimes

Ce discours d’Eric de Moulins-Beaufort intervient près d’un mois après les révélations sur Mgr Santier. Retraité en 2021, il avait été sanctionné en novembre de la même année par les autorités vaticanes pour “abus spirituels ayant conduit au voyeurisme de deux hommes adultes”, commis dans les années 1990 dans le cadre de la confession, alors qu’il était prêtre à Coutances (Manche) et directeur d’une école de formation à la prière pour les jeunes. Mais ces révélations ne sont venues qu’un an plus tard, ce qui a provoqué la colère des victimes et des fidèles, qui ont dénoncé le “silence” des évêques autour de cette sanction. Eric de Moulins-Beaufort, président du CEF, avait reconnu à l’époque avoir “entendu la demande de plus de clarté sur (les) procédures canoniques (de droit ecclésiastique, ndlr) et les mesures qui peuvent en découler”. Il avait également promis d’envisager, depuis la réunion de Lourdes, « des évolutions dans nos procédures, dans la manière dont elles sont conduites et dans la communication des résultats ». Les 120 membres de la Conférence épiscopale de France (CEF) se réunissent à partir de jeudi à Lourdes pour leur session plénière d’automne. Lire aussi Le 31/10/2022 à 16h34 Soupçons d’abus sexuels de l’ancien évêque de Crète : le diocèse lance un appel à témoins Lire aussi Le 27/10/2022 à 03:36 L’ancien évêque de Luzon, Mgr Santier, aurait fait des victimes en Vendée