Dead Space est un jeu culte pour tous les amateurs de jeux vidéo depuis de nombreuses années. Sorti en 2008, le jeu des Américains Visceral Games, imaginé par Glen Schofield, se voulait une sorte de Resident Evil de l’espace. Un jeu de science-fiction terrifiant qui propulsait le joueur dans l’espace parmi des cohortes de nécromorphes rampants et tachés de sang. Le succès est au rendez-vous mais, après trois épisodes, la série est abandonnée… mieux vaut revenir en janvier suivant dans une version remake que nous avons pu tester. Casque allumé, manette en main, assis dans une pièce sombre, on ne se mentira pas, Dead Space fait son petit effet. Dans les couloirs de l’ISG Ishimura, on surveille chaque bruit, chaque mouvement, arme au poing. Les nécromorphes, créatures à mi-chemin entre l’extraterrestre “gygérien” et le zombie de Romero, peuvent apparaître de manière inattendue dans de nombreux endroits.

“On a tout refait” Plus de 15 ans plus tard, la formule fonctionne toujours, les développeurs canadiens Motive Studio prenant tout en charge de A à Z. « Nous avons tout refait. Le jeu original a servi de modèle, mais tout est complètement refait, explique Roman Campos-Oriola (directeur créatif du jeu). Nous sommes partis des bases du Dead Space original, pour nous demander comment les améliorer. Ensuite, nous avons tout retravaillé : l’horreur, l’immersion et la créativité du jeu.” L’avantage d’attendre 15 ans pour proposer un remake, c’est aussi que la technologie a évolué, rendant possibles des choses initialement imaginées mais impossibles à réaliser à l’époque. Ainsi, le vaisseau peut être visité sans temps de chargement pour faire avancer la plongée. Ce qui garantit une exploration plus fluide et plus propice à l’immersion. Sans distorsion, cette aubaine technologique a permis de développer les atouts du jeu pour mieux induire la terreur. « Là encore, la technologie nous a permis d’améliorer les choses. Par exemple, l’utilisation de fumée ou de brouillard au sol. À l’époque, les résultats de transparence étaient difficiles à obtenir. Maintenant, nous pouvons réellement le gérer. Lorsque nous découvrirons les “fosses”, nous verrons les tentacules, ils apparaîtront puis disparaîtront. Et la brume indique les mouvements de “l’homme solitaire”. Cela augmente le stress. Vous savez que c’est là… mais pas exactement où”, ajoute Roman Campos-Oriola. En plus de ces ajouts technologiques, certains éléments du vaisseau ont été modifiés pour plus de cohérence. Un nouveau système permet également de maintenir une tension permanente dans ces dédales métalliques où le danger semble être constant. Isaac, le héros, avance et s’enfonce de plus en plus dans l’horreur et flirte avec la folie. Ainsi, la conception sonore magistrale joue à merveille sur les nerfs. Une sorte de grognement ici, un cri métallique là… Le son est un incontournable de l’expérience Dead Space, et ce remake profite également des dernières innovations en la matière. « Comme dans toutes les œuvres d’horreur, le son est essentiel, détaille Roman Campos-Oriola. En 15 ans, les sons dans les jeux vidéo ont autant évolué que les graphismes. C’était très intéressant d’utiliser ces nouvelles technologies dans ce remake.” L’expérience Dead Space prend une toute nouvelle dimension avec ce titre conçu pour PlayStation 5, Xbox Series X/S et PC. Car dans le domaine du jeu vidéo, qui est par excellence associé au développement technologique, le remake prend tout son sens. Des idées restées embryonnaires peuvent ainsi être pleinement exploitées. Dead Space 2023 ne sera finalement pas la même expérience que 2008. Mais ce sera sans aucun doute une vision affinée de ce que les créateurs originaux avaient en tête.