Le trafic promet de “très graves perturbations” dans le métro jeudi ainsi que sur les lignes A et B du RER, exploitées en partie par la RATP, en raison d’une grève pour les salaires et l’amélioration des conditions de travail, a annoncé lundi la Régie. La circulation sera également perturbée sur le réseau des bus et des tramways, et la RATP lance un appel à “tous les voyageurs qui peuvent télétravailler ou reporter leurs déplacements” dans un communiqué. Le groupe publiera mardi en fin d’après-midi une première estimation du plan de transport avec la fréquence du RER et le nombre de lignes de métro qui seront fermées ou qui ne fonctionneront qu’aux heures de pointe.

Objectif « zéro métro, zéro RER »

Tous les syndicats du groupe (CGT, FO, Unsa, La Base et Solidaires) appellent à la grève jeudi, veille du long week-end du 11 novembre, pour réclamer des hausses de salaires, de meilleures conditions de travail et de recrutement. L’objectif affiché de “zéro métro, zéro RER” pourrait “très bien être tenu”, prévient Arole Lamasse, secrétaire générale de l’Unsa-RATP. “Il y aura beaucoup de lignes fermées”, assure Bastien Berthier, secrétaire du pôle d’attraction de la FO-RATP qui représente 72 % des chauffeurs de métro. “L’administration avait un moyen d’éviter le conflit, elle avait nos revendications depuis le 7 octobre et nous a reçu un mois plus tard pour nous dire qu’elle n’a pas de mandat pour négocier”, a déclaré Bastien Berthier à l’issue de la rencontre avec l’administration.

Le nouveau patron de la RATP, Jean Castex, a passé une audition hier au Parlement

Le potentiel futur patron de la RATP, Jean Castex, doit être entendu mardi et mercredi au Sénat et à l’Assemblée nationale avant sa nomination à la tête du groupe. L’ancien Premier ministre aura fort à faire pour rétablir le dialogue social dans une entreprise déjà touchée par de fortes tensions sur son réseau de bus, où l’offre est en baisse de 25% en raison d’un sous-effectif chronique et d’une multiplication des grèves locales. Dimanche, la RATP a été interpellée par Valérie Pécresse, présidente de la régie régionale des transports Ile-de-France Mobilités, sur la dégradation des dessertes depuis la rentrée sur certaines lignes de métro “dans des proportions inacceptables”.