franceinfo : Avez-vous soupçonné une possible surveillance ? Nathalie Goulet : Il y a 10 mois, j’ai reçu un appel téléphonique d’une personne qui m’a appelé de manière anonyme et m’a donné le mot de passe de ma boîte Gmail. Ce qui m’a vraiment choqué, interpellé, surpris. Il a raccroché, j’ai changé le code. J’ai mis une boîte de cryptage dans ma maison pour le téléphone et Internet et ça s’est arrêté là. Je n’ai pas de lien automatique. Il y a encore beaucoup de piratage. Les boîtes aux lettres Gmail sont souvent piratées. Cela n’arrive pas qu’aux autres. Donc non, je n’ai pas du tout fait le lien. Qu’avez-vous ressenti en lisant l’enquête du Sunday Times ? C’est un journal sérieux. Des déclarations de hackers indiens ont fourni la base de ces articles. J’étais très, très choqué. Je fais toujours mon travail. Je suis un modeste sénateur de l’Orne impliqué dans l’islam radical. Alors quand on travaille sur l’islam radical, évidemment, on croise assez souvent le Qatar. J’ai été assez clair sur le sujet. J’ai également voté contre certains contrats avec le Qatar. J’ai également été franc en contestant la convention fiscale avec le Qatar, qui fait de la France un paradis fiscal. Qu’est ce que tu vas faire ? Je vais porter plainte. C’est une certitude. Je suis très perturbé car je travaille avec un avocat anglais qui est également sur la liste cible. J’ai attaqué un site créé par les Frères musulmans appelé Euro Fatwa il y a quelques années et nous avons essayé de le supprimer. Je vais le consulter, peut-être aussi Michel Platini. Je ne suis pas sûr que nous ayons les moyens individuellement ou que le Sénat lui-même ait les moyens de traiter avec le Qatar, avec l’argent qu’il peut mettre dans un processus avec des experts extérieurs. Ce sera un processus qui sera très, très déséquilibré en termes de médias. Même si on a des démarches individuelles, il faut faire un acte collectif au moment du dépôt pour qu’on ait quelque chose d’un peu cohérent. Nous avons toujours le président suisse, il y a encore des ministres britanniques. Il y a encore beaucoup de monde. Je serais bien sans être sur cette liste. Franchement, ça fait plutôt peur. Vous cherchez la meilleure façon de réagir? Je pense. Je ne fais mon travail que pour lutter contre l’Islam politique. Quand vous voyez ce qui se passe aujourd’hui, par exemple, après l’utilisation du voile, avec l’utilisation de l’abaya, cela devient une nouvelle bataille. Quand tu vois la campagne européenne avec des femmes voilées qui ne sont censées être payées ni par les institutions européennes ni par les contribuables français, franchement, ce n’est pas moi qui ai commencé à grignoter la République, ce n’est pas moi qui l’ai commencée.