Ainsi, le taux de la taxe foncière passera de 13,5% à 20,5% en 2023, à l’exception des propriétaires entreprenant une rénovation thermique de leur appartement et de ceux “en difficulté financière”, notamment les allocataires de solidarité ou les contribuables âgés de plus de 75 ans (sous réserve aux réserves), a précisé l’élu socialiste. Ces deux catégories bénéficieront d’une exonération totale. Pour le reste, un propriétaire de 50 mètres carrés verra sa taxe foncière de 438 à 665 euros en moyenne et 75 mètres carrés de 576 à 874 euros, selon les données partagées par la commune. La taxe foncière “est actuellement à Paris la plus faible de France, à 13,5% contre 41,61% en moyenne dans les grandes villes françaises, et n’a pas augmenté depuis 2011”, a fait valoir Anne Hidalgo. Lire aussi : Pourquoi la taxe foncière augmente-t-elle ?
Chiffre d’affaires additionnel de 586 millions d’euros en 2023
La capitale compte 2,1 millions d’habitants mais seulement 32% de propriétaires, un pourcentage là aussi inférieur à celui des autres villes, a souligné le premier vice-président de la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire, lors d’une conférence de presse, reconnaissant “un effort très important ” par les contribuables intéressés. “Nous avons dit, pendant la campagne [des municipales en 2020]qu’on n’augmentera pas les impôts”, a reconnu l’élu socialiste, “mais il s’est passé beaucoup de choses depuis : la crise du Covid, la crise ukrainienne, la crise de l’énergie (…), les crises systémiques qui s’inscrivent dans la durée”. Cette décision “permettra de maintenir la haute qualité de nos services publics, de continuer à investir dans le logement, dans la transition écologique, dans l’entretien et la modernisation de notre patrimoine et de nos équipements, dans l’embellissement de nos rues et jardins”, a fait valoir Mme Hidalgo, qui prévoit 1,7 milliard d’investissements d’ici 2023. Cette augmentation apportera à la ville 586 millions de dollars de revenus supplémentaires en 2023, prédit l’assistant financier Paul Simondon. Selon cet autre élu socialiste, la ville n’empruntera que 514 millions en 2023 contre 860 cette année et son encours de dette devrait avoisiner les 8 milliards d’euros. Lire aussi : Article destiné à nos abonnés Marseille augmente la taxe foncière pour boucler son budget 2022
Le gouvernement et l’opposition critiquent l’administration de la Municipalité
Depuis la crise sanitaire de 2020, Anne Hidalgo dénonce le manque de soutien financier de l’Etat aux villes, notamment la sienne. Lors de la révision du budget, le gouvernement “a refusé d’envisager des amendements” visant notamment à augmenter la taxe de séjour sur les hôtels et palaces de luxe, écrit-il, signifiant qu’il n’avait “pas d’autre choix” que d’augmenter cette taxe locale.
“Comme souvent avec Mme Hidalgo, l’Etat a bon dos”, a déclaré à la presse le ministre des Comptes publics Gabriel Atal, pour qui “l’Etat a fortement soutenu la ville de Paris”. Mais elle ne peut pas “répondre aux problèmes de gestion de la ville de Paris” et au “manque de réformes structurelles”, a-t-il ajouté, critiquant le fait qu’il y ait “plus de fonctionnaires à la ville de Paris qu’à la Commission européenne, des fonctionnaires qui ne sont pas encore 35 heures.
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L’opposition Les Républicains, emmenée par Rachida Dati, a dénoncé dans un communiqué une ville “en faillite” avec une “explosion de la dette parisienne”, qui, selon elle, a atteint 10 milliards d’euros.
Le monde avec l’AFP