Le Toronto English Public School Board (TDSB), le plus grand conseil de l’Ontario, a déjà confirmé mardi la réouverture de ses écoles. Le ministre de l’Éducation, Steven Lecce, a déclaré que le gouvernement abrogerait l’intégralité de la loi spéciale 28 “dès que possible”, sans fixer de date.
Les syndicalistes sont en arrêt de travail depuis vendredi pour protester contre l’adoption la veille de cette loi spéciale qui les aurait empêchés de faire grève, ainsi que les obliger à un contrat de travail de quatre ans limitant leurs augmentations de salaire à 1,5 %. ou 2,5% par an en fonction de leurs revenus. Le gouvernement Ford avait également inclus dans sa loi spéciale la clause illégale de la Charte canadienne des droits et libertés (communément appelée clause de plaidoyer) pour prévenir toute contestation judiciaire. Laura Walton, présidente du School Board Union Council, déclare la victoire après avoir affronté Doug Ford lundi. Il applaudit la résistance des travailleurs de l’éducation qui ont défié la loi spéciale. « Vous avez prouvé que vous pouvez résister à un tyran. » — Une citation de Laura Walton, présidente du Council of School Board Associations Sans fixer de délai, il n’a pas exclu de reprendre la grève si le syndicat ne parvenait pas à un accord négocié avec le gouvernement. Mme Walton ajoute toutefois que la priorité des membres du syndicat est de parvenir à une entente négociée. Le différend avec le gouvernement Ford porte, entre autres, sur les salaires. Photo : La Presse canadienne/Lars Hagberg Le président national du SCFP, Mark Hancock, qui était également à la conférence de presse de lundi avec d’autres dirigeants syndicaux, a déclaré que le projet de loi 28 a uni le mouvement syndical comme jamais auparavant.

Tongs par Doug Ford

Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, se dit prêt à « faire bouillir son vin ». Photo : Radio Canada Plus tôt lundi, le premier ministre Doug Ford a défendu l’utilisation d’une législation spéciale la semaine dernière lors d’un point de presse, affirmant que le syndicat s’était retiré de la table des négociations et que le gouvernement n’avait “pas le choix”. Mais il s’est dit prêt à poursuivre les négociations et à offrir “plus d’aide aux travailleurs à faible revenu” en échange de la fin de la grève. Il a appelé son offre “une énorme main tendue”. Dans un tweet, il a ensuite salué la décision du SCFP de poursuivre les pourparlers pour parvenir à un “accord équitable pour les étudiants, les parents, les travailleurs et les contribuables”. « Je suis prêt à arroser mon vin. Mais ils devraient faire de même. » — Une citation de Doug Ford, premier ministre de l’Ontario M. Ford s’en prend également au Premier ministre canadien Justin Trudeau, qui lui avait reproché d’avoir utilisé la disposition illégale. Nous avions le droit de l’utiliser, répond M. Ford, accusant M. Trudeau de viser spécifiquement l’Ontario dans sa critique. Démarrez le widget Twitter. Omettre le widget ? Fin du widget Twitter. Revenir en haut du widget ?

Le NPD prêt à s’asseoir

Le chef de l’opposition officielle à l’Assemblée législative, le NPD Peter Tabuns, demande à Doug Ford de rappeler immédiatement les législateurs à la Chambre pour abroger la loi spéciale et négocier un accord contractuel qui prévoit une rémunération équitable pour les travailleurs de l’éducation. « Il appartient au Premier ministre de résoudre ce conflit. » — Citation du chef par intérim du NPD, Peter Tabuns Le chef des Verts, Mike Schreiner, affirme que la tentative du gouvernement d’« intimider » le SCFP a « lamentablement échoué ». « Rien n’a jamais justifié l’utilisation de la clause illégale pour priver les travailleurs de leur droit à la négociation collective. » — Une citation de Mike Schreiner, chef du Parti vert

Grève ou manifestation illégale ?

Des travailleurs de soutien scolaire en grève ont de nouveau manifesté lundi devant Queen’s Park à Toronto. Photo : Radio Canada Le ministre Lecce s’est adressé la semaine dernière à la Commission des relations de travail de l’Ontario pour faire déclarer la grève illégale et pouvoir infliger aux grévistes, comme le prévoit la loi spéciale, une amende pouvant aller jusqu’à 4 000 $ par personne pour chaque jour de grève. (500 000 $ pour leur syndicat). La Commission des relations du travail doit rendre sa décision lundi après avoir entendu les parties lors des audiences de vendredi, samedi et dimanche. Le SCFP a déclaré que l’arrêt de travail de vendredi n’était pas une grève illégale, mais une manifestation politique. Le syndicat soutenait que le gouvernement avait imposé une convention collective à ses membres et suspendu leur droit de grève en plus d’interdire tout recours judiciaire invoquant la disposition dérogatoire de la Charte. Le syndicat a déclaré ce week-end que ses membres ne retourneraient pas au travail tant que le Premier ministre Ford et son secrétaire à l’Éducation n’auraient pas abrogé leur loi spéciale.

Soutien du Québec

Les dirigeants syndicaux du SCFP-Québec devaient se joindre à la manifestation lundi devant l’Assemblée législative de l’Ontario à Toronto « en solidarité avec les travailleuses et travailleurs de l’éducation de première ligne ». Selon un communiqué du SCFP-Québec, c’est la première fois en 50 ans que le syndicat appuie des tactiques de lobbying à l’extérieur du Québec. L’administration Ford doit aussi négocier avec les syndicats d’enseignants pour renouveler leurs conventions collectives.