Le Rassemblement national (RN) rêvait d’une couronne impériale pour Jordan Bardella. Il s’agit plutôt d’une succession de problèmes entourant son élection à la présidence du parti. Lundi 7 novembre, L’Obs révélait la condamnation pour violences conjugales d’Hervé Jouvin, collègue de M. Bardela au Parlement européen et ministre de l’Environnement présumé de l’ancienne candidate à la présidentielle Marine Le Pen. Sa condamnation en appel à 10 000 euros d’amende, pour avoir « donné des coups de pied » et « donné des coups de poing » à sa femme en 2018, est datée du 14 octobre. Elle confirme une décision de première instance rendue en novembre 2021, dont M. Juvin avait fait appel.
Cette révélation, au surlendemain de l’élection de Jordan Bardela, intervient après l’affaire Grégoire de Fournas, suspendu par l’Assemblée nationale pour des propos xénophobes tenus lors de la séance de questions au gouvernement le 3 novembre. Son cas avait préoccupé la politique et les médias dans les quarante-huit heures précédant la conférence du RN et exposé ses obsessions pour les immigrés et la couleur de peau, loin de la diabolisation souhaitée par le parti. Pour abréger cette mauvaise passe, le député girondin a même discrètement démissionné du conseil national, où il avait pourtant été élu par les militants. Une décision prise “en accord avec le RN”.
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L’élection de Jordan Bardella a ensuite été entachée d’une rébellion interne menée par Steve Briois et Bruno Bilde, piliers du parti et du “marinisme”, qui n’ont pas été reconduits au bureau exécutif. Leur dénonciation du “début d’une purge” et de la “re-radicalisation” du parti a largement éclipsé la couverture de la victoire de M. Bardella, pourtant plus élevée que prévu (85% des suffrages). La condamnation d’Hervé Jouvin – qui n’a pas répondu au Monde – est un autre dossier sur la table du jeune président.
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Une condamnation tenue secrète, selon le RN
Présenté comme “l’intellectuel” du Rassemblement national, cet expert de l’économie et de l’écologie est très écouté par Marine Le Pen. Lorsque la presse l’interroge, lors de la campagne présidentielle de 2022, sur la possible composition de son gouvernement, elle a deux noms en tête : Jean-Paul Garraud pour la justice et Hervé Juvin pour l’écologie. Sébastien Chenu, porte-parole du candidat, lui attribue une « relation personnelle avec Marine en dehors des structures. (…) Il n’y a pas une feuille de papier à cigarette entre eux », a-t-il déclaré aux Echos, évoquant ses vues sur la politique internationale – pro-russe – et l’environnement – une « écologie enracinée » mêlée à une dimension identitaire et patrimoine. Il vous reste 40,43% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.