C’est la requête conjointe présentée cet après-midi au juge Éric Simard dans l’affaire André Tougas, qui a posé des gestes touchants de masturbation et de voyeurisme sur au moins 55 patients vulnérables. Le juge s’accorde 48 heures de réflexion avant de prononcer sa sentence, au tribunal de Saint-Jean-sur-Richelieu.
PHOTO AVEC L’AUTORISATION DE LA SQ
Trois ans après avoir été menotté en février 2018, l’homme de 58 ans a plaidé coupable à des accusations d’agression sexuelle, de possession de pornographie juvénile et de voyeurisme.
Au moment des faits, il travaillait au service de psychiatrie de l’hôpital du Haut-Richelieu auprès de patients sous sédation ou ayant des troubles cognitifs.
Ses actes odieux ont été révélés grâce à Éric Gendron et sa femme, qui lui ont acheté une veste de motoneige usagée sur Facebook.
Dossier photographique
Éric Gendron et sa femme Annie Langlois qui ont trouvé la clé USB
Dans l’une des poches, le couple de résidents du Centre-du-Québec a trouvé une clé USB contenant des photos et des vidéos troublantes, montrant notamment l’agresseur en pleine action. Communiquez immédiatement avec la Sûreté du Québec.
« Pour une fois ma curiosité a été bénéfique. Si je pouvais éviter d’autres victimes, tant mieux », rapportait alors fièrement sa femme Annie Langlois en entrevue avec le Journal.
“Ils ont eu la sagesse d’aller voir la SQ et c’est comme ça que l’enquête a commencé”, a félicité le procureur de la Couronne Me Nicolas Rochon.
Dossier photographique
Entre autres choses, Tougas s’est filmé en train d’agresser sexuellement 15 femmes en touchant leurs parties intimes. La plupart de ses victimes étaient fortement médicamentées et avaient soit des déficiences intellectuelles, soit des déficiences cognitives.
La clé USB contenait également des images de patientes allongées nues dans des lits d’hôpitaux. Ensuite, nous avons également trouvé de la pédopornographie et plus de 1000 fichiers de nus montrant de jeunes mineurs.
Les policiers ont ensuite fait une descente à son domicile de Saint-Jean-sur-Richelieu, où ils ont découvert encore plus de dossiers de voyeurisme et d’agressions sexuelles sur des patients hospitalisés, ainsi que des centaines de photographies de pieds de travailleurs et de patients.
Trente de ses victimes, dont six ont été agressées sexuellement, n’ont pas encore été identifiées, a précisé M. Rochon.
Compte tenu du temps qu’il a passé en détention provisoire depuis son arrestation en février 2018, Tougas n’aurait que 15 mois à purger avant d’être libéré si le juge approuve la requête conjointe mercredi.
À sa sortie de prison, le délinquant sera en probation pendant trois ans pendant lesquels il ne pourra pas travailler en milieu de soins ni être placé dans un poste de confiance auprès de personnes vulnérables.