Pour la genèse, Miller a été reconnu coupable en 2016 d’intimidation et de coups de poing sur un homme afro-américain ayant une déficience intellectuelle à l’âge de 14 ans. Miller aurait également fait des commentaires racistes à son camarade de classe à plusieurs reprises. Les faits allégués se dérouleraient sur plusieurs années, selon la famille de la victime. Cette histoire est importante et aussi très délicate. On pourrait discuter de l’intimidation et des dégâts qu’elle cause, de la culture qui domine le hockey, on pourrait discuter du manque de jugement des Bruins et aussi de l’importance de donner une seconde chance aux gens qui ont pris de mauvaises décisions. Cependant, la conversation doit commencer avec la victime. C’est là que les Bruins se sont complètement trompés. Ils ont travaillé sur cette affaire pendant près d’un an, mais n’ont jamais parlé à la famille de la victime. Publiquement, les Bruins se sont excusés auprès d’Isaiah Meyer-Crothers et de ses proches, mais personne n’a jamais décroché le téléphone pour parler à sa famille pour voir comment il allait. On a vu un athlète surdoué et son potentiel, mais on a minimisé le mal qu’il a fait à une personne qui souffre encore aujourd’hui, comme s’il s’agissait d’un dossier clos. Jouer dans la LNH est un privilège, pas un droit. Je crois fermement aux secondes chances et j’aide les autres à se remettre sur pied et à se réadapter. Ce que Miller a fait est sérieux. Il a physiquement attaqué Meyer-Crothers alors qu’il était vulnérable. Il l’a humilié. Il a fait des déclarations de haine et de racisme. Pas une fois, mais pour longtemps. Est-ce la personne que nous voulons dans la LNH? Sont-ce là les valeurs que défendent les Bruins de Boston ? Une autre question importante est le concept de “deux poids deux mesures”. Si Miller avait été un joueur moyen au lieu d’un grand talent, aurait-il eu cette seconde chance ? Vous pourriez penser que non. Les athlètes de haut niveau ont souvent de nombreuses occasions de se surpasser même s’ils ont un passé trouble. Ce qui m’encourage le plus dans toute cette histoire, c’est la prise de position du capitaine Patrice Bergeron et du vétéran Nick Foligno, qui ont dénoncé cette décision. Bergeron a agi en leader en parlant d’inclusion et de respect. Le natif de L’Ancienne-Lorette a fait preuve de beaucoup de caractère en précisant que ce que faisait Miller allait à l’encontre de la culture dans le vestiaire, une culture que Bergeron a contribué à bâtir depuis son arrivée. La leçon à retenir pour les Bruins, et pour nous tous dans ce genre de situations, est qu’avant de chercher un avantage concurrentiel, la victime doit être au centre du processus.