Le 23 août, Claudette Simon, 77 ans, a été admise aux urgences du CHU de Dijon après s’être cassé la jambe. Placé en chambre, le patient est inscrit sur une liste d’attente pour une intervention chirurgicale. Mais elle ne s’en sortira pas vivante. Claudette mourut de faim quelques jours plus tard le 31 août. Dans sa chambre du CHU de Dijon, en huit jours, Claudette n’a eu droit qu’à un seul bouillon de légumes, expliquent ses enfants Jean et Murielle, qui ont décidé de porter plainte. Lorsqu’elle est arrivée au CHU, il n’y avait “pas de personnel” pour mener à bien l’opération, a expliqué Murielle à BFMTV. Sauf que les médecins gardent Claudette à jeun pour la préparer à l’intervention, ne lui donnant que du bouillon de légumes le 24 au soir. “C’était la seule nourriture qu’elle avait jusqu’à sa mort le 31 août”, expliquent-ils. De l’hôpital, Claudette appelle ses enfants “tous les jours” et leur parle de son état. “On n’y croyait pas !” expliquent-ils.
Une pancarte “jeûne” sur la porte de sa chambre
Jean prétend que sa mère a demandé plusieurs fois de la nourriture aux infirmières. “Ils lui ont dit ‘non, tu dois jeûner, demain tu seras opéré.’ Et ce pendant plusieurs jours”, témoigne-t-il. Mais Claudette ne se fera jamais opérer. Dans la nuit du 28 au 29 août, le CHU prévient la famille qu’”ils sont en réanimation pour déshydratation complète”, précise Murielle. A la porte de sa chambre se trouvait la table “à jeun”, poursuit la fille de la victime. En colère contre le CHU, ils décident de porter plainte. “Nous n’attendons pas grand-chose, cela ne ramènera pas notre mère, mais nous ne voulons pas que d’autres familles traversent cette épreuve.”
Pas de réponse du CHU
Murielle et Jean affirment ne pas s’être excusés auprès de l’hôpital. “Je leur ai demandé ce qui s’était passé [avant son admission en réanimation]. Ils n’ont jamais pu nous le dire”, témoigne Jean. “Nous n’avons pas de réponse !” Aucune preuve ne leur a été apportée même dans l’autopsie du corps de Claudette, qui a été réalisée début septembre avant la crémation du septuagénaire. Contacté par BFMTV, le CHU de Dijon “accepte pleinement les points soulevés” par l’article de Bon publicqui a fait l’actualité début novembre. “La situation en question fait l’objet d’une enquête, qui est toujours en cours. S’agissant également d’un patient pris en charge par le CHU, ces informations sont protégées par le secret médical et ne peuvent être partagées publiquement. Le CHU Dijon Bourgogne ne parlera donc pas de cette question », déclare la fondation. Marie Gentric et Nicolas de Roucy avec Ariel Guez