(Dayton) L’ancien président américain Donald Trump, qui flirte avec une nouvelle candidature à la Maison Blanche, a promis lundi soir une “très grande annonce” pour la semaine prochaine alors que les Américains se préparent à voter mardi lors des élections cruciales de mi-mandat.
Mis à jour hier à 22h32.
Megan JELINGER avec Aurélia END et Camille CAMDESSUS à Washington Agence France-Presse
“Je vais faire une très grande annonce le mardi 15 novembre à Mar-a-Lago”, a annoncé le milliardaire républicain à son domicile de Floride lors d’un meeting de campagne dans l’Ohio à la veille des élections de mi-mandat. L’ordre est décisif pour son avenir politique et celui de Joe Biden.
Jusqu’à la dernière minute, Donald Trump avait semé le doute sur une potentielle nomination annoncée lundi soir. Mais il a assuré ne pas vouloir voler la vedette aux candidats qu’il adoube.
Face à une marée de chapeaux rouges, l’ancien président de 76 ans a brossé un tableau extrêmement sombre de l’Amérique sous Joe Biden lundi soir. Un pays où la hausse des prix “étouffe les ménages”, où “la délinquance violente est hors de contrôle” et où l’extrême gauche “endoctrine nos enfants”.
“Il n’y a qu’une seule solution pour mettre fin à cette folie”, a plaidé le milliardaire américain. “Si vous voulez mettre fin à la destruction de notre pays et sauver le rêve américain, vous devez voter républicain demain”, a-t-il déclaré.
Les Américains sont appelés lors de cette élection à renouveler l’intégralité de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat. Une multitude d’élus locaux, décidant de la politique de leur État en matière d’avortement ou de régulation environnementale notamment, sont également en jeu.
La campagne pour cette masse de votes réunis sous le nom de « midterms » aura jusqu’aux dernières heures l’apparence d’un second tour de la course 2020.
“La démocratie en danger”
PHOTO SUSAN WALSH, PRESSE ASSOCIÉE Discours de Joe Biden à la veille des élections de mi-mandat Le rassemblement de Donald Trump est entré en concurrence directe avec celui de Joe Biden, organisé quelques minutes plus tôt dans une université historiquement noire du Maryland, à la périphérie de Washington, au cours duquel le président a exhorté les Américains à “défendre la démocratie”. “Nous savons généralement que notre démocratie est en danger”, a assuré le leader démocrate de 79 ans, alors que les candidats républicains à cette élection menacent de contester une éventuelle défaite. Le camp démocrate a donc, au-delà de ces enjeux économiques, cherché jusqu’au bout à stigmatiser le Parti républicain comme une menace pour la démocratie et les acquis sociaux comme le droit à l’avortement. Reste à savoir si cela aura l’effet escompté. Ou si l’adage bien connu d’un conseiller de l’ancien président Bill Clinton se vérifiait encore, qu’aux élections, c’est toujours « l’économie qui compte » (« C’est l’économie, idiot »). A l’issue de son entretien, le président a assuré une nouvelle fois qu’il est “optimiste” quant à l’issue du scrutin. Il a toutefois admis que le maintien du contrôle du Parlement serait “difficile”.
Remake 2020 ?
Les républicains pensent qu’ils ne peuvent pas simplement prendre la Chambre des représentants, ce qui est le scénario classique de ces élections traditionnellement difficiles à la Maison Blanche pour le parti. Mais aussi pour arracher le contrôle délicat du puissant Sénat à Joe Biden. Face à l’efficacité d’une campagne républicaine centrée sur une inflation galopante, Joe Biden peine à vanter ses réformes du pouvoir d’achat, qui ne se feront sentir que pendant plusieurs années. Perdre le contrôle des deux chambres du Congrès aurait de graves conséquences pour le démocrate, qui a jusqu’à présent déclaré qu’il prévoyait de se représenter en 2024, préfigurant une éventuelle reconduction de l’épreuve de force de 2020. Cependant, la perspective ne plaît pas à tous les démocrates en raison de son âge – bientôt 80 ans – et de son impopularité.