Nous sommes tellement dominés intellectuellement par les États-Unis que nous suivons leur vie politique avec plus de passion que la nôtre. Nous le sommes tellement que nous importons leur vocabulaire, leurs concepts, voire leurs problèmes, quitte à les imaginer chez nous s’ils ne sont pas là. Biden Il est vrai que le XXe siècle nous a habitués à voir les Américains comme des « gardiens de la démocratie ». Ce fut généralement le cas entre 1917 et 1989, mais ce n’est plus le cas depuis trente ans. Cela dit, jetons-y un coup d’œil impartial. Qu’y voyons-nous sinon, d’abord et avant tout, un pays divisé, brisé, au bord psychologique de la guerre civile, où je parle évidemment d’un vieil homme aux yeux timides, au bord de la sénilité, presque momifié aussi longtemps comme il vivait Joe Biden occupe la Maison Blanche. Son adversaire est un aventurier bigot fou, presque fictif, habité par un fantasme de toute-puissance, qui maintient la moitié du pays à sa suite dans un état d’esprit rebelle, je parle évidemment de Donald Trump. Le contexte mondial n’est pas meilleur : une idéologie totalitaire de gauche, l’idéologie éveillée, s’est emparée des universités, des médias et du monde des affaires. Elle conduit à une révolution anti-démocratique. L’autre partie du pays, marquée à droite, considère le système politique tellement corrompu qu’il flirte sans le dire ouvertement avec une logique de sécession, amenant le chaos. Atout On ne voit pas vraiment ce qui pourrait concilier ce qui portera le nom d’autres États séparatistes d’Amérique. Une nouvelle sorte de guerre civile traverse les profondeurs du pays. Mais il y a bien des raisons de s’en affranchir, pour éviter que cet empire décadent ne nous entraîne vers le bas.