Ce mardi 8 novembre, les vingt-sept membres de l’Union européenne sont réunis à Bruxelles pour tenter de trouver une réponse commune à la nouvelle attaque américaine. D’ores et déjà, le ministre français de l’Economie demande à la Commission européenne, dans une interview accordée à plusieurs médias européens le 7 novembre, d’envisager une réponse “forte”. Il faut dire que le président des États-Unis n’y est pas allé les mains mortes. Lire aussi : Article destiné à nos abonnés Etats-Unis : le plan “anti-inflation” des démocrates du Sénat commence
Un an après avoir enterré les cordons de la bourse entre Airbus et Boeing et apaisé le différend sur les tarifs européens de l’acier et de l’aluminium, il a fait adopter par le Congrès, en août, un texte curieusement appelé “plan déflationniste”. Si cela inclut une section pour réduire les coûts médicaux et pharmaceutiques, la substance de cette loi est une aide massive de 370 milliards de dollars (370 milliards d’euros) aux énergies renouvelables.

Principaux exportateurs

Elle aura peu d’impact sur l’inflation, mais beaucoup sur la stratégie énergétique et industrielle américaine. D’autant plus que cette poussée s’ajoute aux dizaines de milliards déjà prévus pour financer le retour des usines de micropuces dans le pays. En fait, il entend promouvoir ouvertement l’industrie locale. En témoigne cette subvention de 7 500 $ pour les voitures électriques qui n’est accordée qu’aux véhicules produits sur le sol américain et équipés de batteries également américaines. Cette discrimination flagrante exaspère les gouvernements européens, en particulier les grands constructeurs automobiles comme l’Allemagne et la France. Mais, sur le fond, Joe Biden partage le même rêve que la présidente de la Commission Ursula von der Leyen et son commissaire au Marché intérieur Thierry Breton : s’appuyer sur la transition climatique pour relocaliser l’industrie. A lire aussi : L’article est destiné à nos abonnés Semi-conducteurs : les Etats-Unis lèvent le voile sur leur plan pour affronter la Chine
Cependant, chacun a ses petites préoccupations politiques. Joe Biden devra peut-être tempérer ses rêves d’éco-vertu après les élections de mi-mandat du 8 novembre, et les Européens sont divisés sur la voie à suivre. Les Allemands, premiers industriels et exportateurs, et donc les plus perdants des mesures américaines, sont moins belliqueux que les Français, champions de la délocalisation. Mais les relations transatlantiques ne sont plus un paradoxe.