Posté à 9h00
Philippe Teisceira-Lessard La Presse
Dominique Ollivier, président du comité exécutif de la Ville de Montréal, a confirmé que la mairie aurait des choix difficiles à moyen terme en l’absence d’un meilleur accompagnement de Québec. « Nous avons été durement touchés par l’augmentation des coûts de construction, par l’augmentation du coût de l’essence pour le déneigement. Cela nous crée certainement des problèmes”, a-t-il déclaré lundi, ajoutant que les salaires de certains travailleurs étaient indexés. « Nous ne pouvons pas geler (comme nous l’avons fait les années précédentes) ni même être à 2 %. [La hausse de taxe foncière sera] entre 3% et 6%. » Vendredi, Valérie Plante avait déjà assuré en entrevue à La Presse que la hausse des taxes foncières n’atteindra pas l’inflation. « Le modèle de financement actuel [de la Ville] c’est absolument archaïque, désuet, déconnecté des responsabilités de la Ville de Montréal», a-t-il déclaré lundi en conférence de presse. “Le fil conducteur de la guerre, c’est l’argent. »
L’impôt sur les successions désuet
Mme Ollivier a conclu une journée de travail sur l’avenir de la fiscalité municipale, où des acteurs de la société civile montréalaise ont été invités à réfléchir à de nouvelles façons de financer le budget de la Ville. Conclusion consensuelle : il nous faut un “nouveau modèle de fiscalité municipale”, a déclaré l’élu. « Montréal a des besoins de financement spécifiques pour son rôle de métropole. […] La taxe foncière ne pourra pas répondre à ces besoins. Il a expliqué que la Municipalité ne devrait pas financer ses initiatives de lutte contre la pauvreté ou de promotion de la langue française à partir des revenus de sa propriété. A défaut d’un accompagnement aussi rapide, la mairie sera confrontée à des dilemmes, assure Dominique Ollivier. “Il va falloir faire des choix. Sommes-nous en train d’ouvrir une bibliothèque ou de construire une route ? Est-ce qu’on ramasse les poubelles ou qu’on charge le centre sportif, par exemple ? “, il a dit.
Fiscalité foncière
Plus précisément, les participants au forum se sont accordés sur l’importance de sortir de la logique de financement programmatique, ainsi que sur l’avenir de la fiscalité verte. Sur ce dernier point, Mme Ollivier a évoqué la possibilité d’une taxe kilométrique pour remplacer la taxe sur l’essence, la taxe d’eau non résidentielle ou la mise en place d’un système de “bonus/malus” pour les grands parkings. L’événement de lundi a attiré des dizaines de participants, dont des représentants d’entreprises, de clubs et de communautés. Michel Leblanc, président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, a déclaré que les entreprises montréalaises sont ouvertes aux mesures fiscales vertes si elles remplacent les taxes existantes. “La communauté des affaires adore le principe de l’utilisateur-payeur”, a-t-il déclaré. Le milieu des affaires n’est pas contre une tarification appropriée. Le risque est de savoir si nous chercherons de nouvelles recettes fiscales supplémentaires [sans baisser la taxe foncière]. »