THOMAS SAMSON/AFP La ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, s’exprime lors d’une séance de questions-réponses au gouvernement à l’Assemblée nationale, mardi 8 novembre. POLITIQUE – Elle se retrouve attaquée de toutes parts. Suite aux révélations de médias d’investigation sur les parts détenues par les enfants d’Agnès Pannier-Runacher dans une société pétrolière créée grâce à des fonds principalement basés dans des paradis fiscaux, les critiques se sont abattues sur le ministre. D’autant que sa déclaration d’intérêts ne mentionne pas les actions détenues par les enfants du ministre de la Transition énergétique. Agnès Pannier-Runacher fait également l’objet d’enquêtes sur son statut par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) depuis mardi 8 novembre, comme l’a expliqué l’instance au HuffPost.
La ministre prétend qu’elle a raison…
Et le même jour, dans des questions au gouvernement, la principale intéressée a été contrainte de s’expliquer, suite à une question du député socialiste Arthur Delaporte adressée à la Première ministre Élisabeth Borne. “Connaissiez-vous l’information” sur l’état d’Agnès Pannier-Runacher que Disclose a révélée, a demandé le député du Calvados. “J’ai pris connaissance ce matin des allégations mensongères et diffamatoires publiées par Disclose”, a immédiatement réagi le ministre de la Transition énergétique, qui a également promis une “transparence totale” sur un sujet qui “n’a rien à voir avec [s]cabinet du ministre.
« Vous connaissiez cette information lorsque vous avez nommé Agnès Pannier-Runacher ministre de la Transition…
– Assemblée nationale (@AssembleeNat)
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Agnès Pannier-Runacher a ensuite précisé ses justifications : « En 2016, mon père a souhaité préparer sa succession par transmission directe à ses petits-enfants. Ce transfert a été effectué par l’intermédiaire d’une société française (la société pétrolière Perenco), qui est soumise à l’impôt français en pleine conformité avec les dispositions en vigueur de la loi française. Donc il n’y a rien de caché, rien de caché.” Mais la ministre souligne aussi qu’”elle ne bénéficie pas et ne bénéficiera jamais de ces fonds”.
“J’ai satisfait aux obligations déclaratives prévues par la loi, notamment la HATVP qui prévoit que les déclarations de patrimoine ne portent pas sur le patrimoine des enfants, y compris les mineurs”, conclut-il.
… les contrastes crient conflit d’intérêt
Des explications, qui pour le moment, peinent à convaincre, comme en témoigne la réponse d’Arthur Delapore au ministre : “Votre réponse n’est pas satisfaisante (…) et alimente la méfiance envers la classe politique”. Comme le révèlent les enquêtes des médias, certains élus se sont en effet insurgés contre ce nouveau scandale au sein du gouvernement, d’autant que le poste de ministre de la Transition énergétique est loin d’être totalement étranger au domaine.Principale activité de l’entreprise familiale au centre des révélations : le pétrole . Et que si sa mission est de sortir la France des énergies fossiles, l’objectif de l’entreprise qui appartient en partie à ses enfants est bien différent. Ce qui inspire la formule suivante à Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale. “On est presque dans un cas Cahuzac 2.0”, déplore-t-il. “Tartuf”, de son côté, a fustigé avec véhémence l’eurodéputé EELV Munir Saturi, toujours à l’Assemblée nationale mardi après-midi.
Il appelle à la démission
Un constat partagé par Danielle Simonnet, députée insoumise, qui appelle la ministre à prendre clairement position, quitte à démissionner de son poste gouvernemental : « Ministre de la transition énergétique ou des intérêts pétroliers, il faut choisir ! “.
Révélations de @Disclose_ngo sur Pannier-Runacher : « On est presque dans une affaire Cahuzac 2.0 », rapporte la presse…
—Victor Boiteau (@v_boiteau)
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Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a des intérêts fiscaux bien cachés dans une société…
– Danielle Simonnet (@SimonnetDeputee)
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Même son de cloche pour la députée LFI de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain qui raille dans un tweet “l’exemplarité en macronie”. Au même titre que François Roufin ou Danielle Obono, également membres du parti fondé par Jean-Luc Mélenchon, qui s’interrogent tous deux sur ce nouveau scandale autour de la question des paradis fiscaux. “Un triste scandale démocratique, écologique et économique”, caractérise même le vice-président du groupe LFI-Nupes dans l’hémicycle.
🔴❌ Le ministre chargé du projet de loi SER a des intérêts indirects dans une entreprise…
— Adjoint Obono (@Deputy_Obono)
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Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, est liée par son père et ses trois enfants à une…
— François Ruffin (@Francois_Ruffin)
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La ministre de la Transition énergétique, Mme Pannier-Runacher, avance, selon les recherches de @Disclose_ngo, l…
— Clémence Guette (@Clemence_Guette)
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Et les critiques d’Agnès Pannier-Runacher ont même été portées hors de l’Assemblée, Greenpeace France appelant ce mardi dans un communiqué à la démission de la ministre. “Malgré le risque évident d’un conflit d’intérêts, le ministre n’a jamais jugé bon de médiatiser son existence”, dénonce l’ONG de protection de l’environnement.
Ces révélations complètent la crédibilité d’Agnès Pannier-Runacher en tant que ministre de la Transition et…
— Greenpeace France (@greenpeacefr)
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“Greenpeace France s’interroge donc sur la légitimité du ministre en charge de la transition énergétique”, ajoute l’ONG, sans oublier de souligner que le même ministre sera présent “la semaine prochaine à la COP pour porter la voix de la France pour… combustibles fossiles”. Tout un symbole.
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