Un argument de poids en faveur des énergies renouvelables. Les secteurs devraient rapporter à l’Etat au moins 30,9 milliards d’euros en 2022 et 2023, sous l’effet de la flambée des prix de gros de l’énergie, a estimé mardi la Commission de régulation de l’énergie (CRE). C’est plus du triple de la précédente estimation de la police de l’énergie (8,6 milliards d’euros). “Les prix de gros de l’électricité sont devenus en moyenne supérieurs aux tarifs garantis par l’Etat dans les contrats de soutien aux énergies renouvelables”, explique la CRE pour expliquer cet excédent de recettes pour le budget de l’Etat. Le principe de ces contrats est simple. Les producteurs d’énergies renouvelables vendent leurs kilowattheures sur le marché de gros. Lorsque le prix d’achat est inférieur au tarif garanti par l’Etat, ce dernier paie la différence. A l’inverse, lorsque le prix d’achat est supérieur au prix garanti, le producteur reverse la différence à l’Etat. C’est le cas depuis le début de la flambée des prix de l’électricité en septembre 2021. À VOIR AUSSI – Projet de loi pour accélérer les énergies renouvelables : ‘L’Etat tente de forcer un laissez-passer’, pour Angélique Négroni

Aide au financement du bouclier tarifaire

Dans le détail, le secteur de l’éolien terrestre est le plus gros contributeur à ces revenus supplémentaires, à hauteur de 21,7 milliards d’euros. Loin devant la filière photovoltaïque (3,5 milliards) et la filière hydraulique (1,7 milliard). La filière biométhane injecté apporte 900 millions d’euros. Lire aussi Les énergies renouvelables sont-elles (vraiment) utiles en France ? La CRE souligne que ce jackpot “permettra de financer, au moins en partie, les coûts extraordinaires liés aux mesures de protection des consommateurs annoncées par le gouvernement”, notamment la prolongation jusqu’en 2023 du bouclier tarifaire pour les ménages et les TPE, et les mesures de soutien pour les entreprises et les collectivités. Si le montant est significatif, la CRE note qu’il aurait pu être beaucoup plus élevé. En effet, elle alerte sur “le phénomène de résiliation anticipée des contrats de soutien par certains producteurs d’énergies renouvelables”. L’envolée des prix du marché incite en effet certains producteurs à rompre leurs contrats avec l’État pour vendre leur énergie directement sur le marché. “Cela représente une perte importante pour le budget de l’Etat, de l’ordre de 6 à 7 milliards d’euros cumulés pour les années 2022 et 2023”, estime la CRE. VOIR AUSSI – COP27 : “Nous ne sacrifierons pas nos engagements climatiques sous la menace énergétique de la Russie”, assure Emmanuel Macron