Une enquête préliminaire pour “agressions sexuelles aggravées” a été ouverte à la suite des aveux du cardinal Ricard, qui a reconnu lundi avoir eu un comportement “répréhensible” envers un mineur il y a trente-cinq ans à Marseille, ont annoncé mardi 8 novembre le parquet. Les investigations visent à “une première vérification de la nature exacte des faits allégués ainsi que de leur chronologie”, a indiqué le parquet de Marseille, selon lequel le cardinal Jean-Pierre Ricard a reconnu que l’évêque de Nice avait “embrassé” une jeune fille. . C’est ce prêtre qui a intenté une action en justice le 24 octobre. “Aucune plainte” n’a pour l’instant été déposée, a indiqué le parquet. Jean-Pierre Ricard, ancien évêque de Bordeaux parti à la retraite en 2019, a provoqué un nouveau séisme dans l’Église avec ses déclarations : « Il y a trente-cinq ans, quand j’étais curé, je me comportais de manière répréhensible avec un jeune de 14 ans. -vieille fille. Mon comportement a nécessairement entraîné des conséquences graves et durables pour cette personne”, a écrit le cardinal, aujourd’hui âgé de 78 ans, sans donner plus de détails sur les événements qu’il se reproche, survenus alors qu’il était à Marseille. À lire aussi : L’article est destiné à nos abonnés Violences sexuelles : l’Église catholique à nouveau en émoi après les confessions du cardinal Jean-Pierre Ricard
Le cardinal Ricard “à la disposition de la justice et de l’Église”
Les faits sont probablement prescrits, mais la justice a néanmoins ouvert une enquête préliminaire, première étape d’une enquête pénale visant à éclairer le procureur sur le fond d’une éventuelle poursuite. Elle doit établir la commission ou la tentative de commission d’une infraction pénale.
Elle peut entraîner l’ouverture d’une information judiciaire et la désignation d’un enquêteur si les faits sont établis et non prescrits, ou le non-lieu sans suite dans le cas contraire. Dans ce cas, cette enquête devrait précisément déterminer s’il existe d’autres victimes potentielles du cardinal.
Depuis lundi, le diocèse de Marseille avait publié un communiqué dans lequel il rappelle « que toute personne, témoin ou victime d’abus ou de comportements inappropriés, venant d’un membre du clergé ou d’un pasteur, peut être entendue par la cellule épiscopale de » écoutez”. Il a précisé que les événements mentionnés étaient “sous instructions” et du côté de l’Église, tout en soulignant la “douleur et [la] douleur », ont-ils soulevé.
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Le cardinal Ricard « se met à la disposition de la justice et de l’Église. Il veut dire la vérité, il ne s’enfuira pas. Pour le moment, la victime n’a pas porté plainte”, a déclaré Christophe Disdier-Chave, administrateur diocésain de Digne, où le prêtre est à la retraite.
Mise en place d’un “Comité de Suivi”
Par ailleurs, le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Eric de Moulins-Beaufort, a annoncé, lors du discours de clôture de la plénière de la CEF mardi à Lourdes, la mise en place d’un “comité de suivi” auquel tout évêque peut être « référé » afin « d’accompagner toutes les étapes » d’un processus d’abus ou d’agression sexuelle visant l’un de ses pairs.
L’idée est d’avoir « un groupe d’experts extérieurs », qui aura « un regard extérieur et une assistance à toutes les étapes, politique et canonique, afin d’accompagner l’évêque concerné dans la mise en œuvre des démarches à entreprendre pour qu’il y ait pas de trous dans la raquette et éviter tout dysfonctionnement », précise CEF. “Nous agirons aussi auprès des tribunaux romains [services du Vatican] ils sont intéressés à définir les procédures, à définir des critères plus précis pour la publication des faits et les sanctions”, a poursuivi M. de Moulins-Beaufort.
Ces mesures répondent notamment au cas de Michel Santier, l’ancien évêque de Créteil, prononcé en 2021 par les autorités vaticanes pour « abus spirituel ayant conduit au voyeurisme de deux hommes majeurs » dans les années 1990 et dont le silence autour La sanction a suscité une intense colère parmi les catholiques et les groupes de victimes ces dernières semaines.
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Cette affaire a bouleversé l’agenda initial des évêques, qui ont modifié leur agenda pour travailler sur cette question. “Il y a eu des insuffisances, des erreurs et des dysfonctionnements dans la manière de réagir aux actes commis par Mgr Santier au cours du procès”, a déclaré Eric de Moulins-Beaufort, évoquant un “traitement” du dossier “en circuit fermé, entre évêques”. », « une naïveté soutenue » et « un manque d’intérêt pour le peuple de Dieu ».
Le monde avec l’AFP