Une fuite qualifiée de non grave s’est produite lors d’un essai hydraulique dans un réacteur de la centrale nucléaire de Civaux (Vienne) actuellement à l’arrêt, a confirmé mardi EDF, sans préciser si l’incident retarderait son redémarrage cette année à l’hiver. Cette dernière a été révélée à la presse, alors qu’une réunion de la commission locale d’information est prévue dans l’après-midi. L’équipe n’a donné aucune indication sur le délai de réparation, ni sur un éventuel report de la remise en exploitation du réacteur touché, qui avait été prévue le 8 janvier. Il est “trop tôt” pour dire que le calendrier sera décalé, a déclaré Régis Clément, directeur adjoint du département production nucléaire du groupe, lors d’un point presse sur le phénomène de “pression corrosive” affectant les réacteurs d’EDF, dont ceux de Civaux. . L’incident survenu le 2 novembre n’a rien à voir avec ce problème, selon le chef : “ce n’est pas du tout une soudure qui a cédé”, a-t-il confirmé.
Fuite de 1,5 mètre cube d’eau par heure
Les deux réacteurs de la centrale de Vienne sont actuellement les plus récents et les plus puissants du parc français, avec une capacité de 1,45 GW chacun. La fuite concerne le réacteur numéro un, qui a démarré en décembre 1997 et est à l’arrêt depuis août 2021. Elle s’est produite lors d’un « essai hydraulique » pour vérifier l’étanchéité du « circuit primaire » (celui qui refroidit le cœur du réacteur) dans le cadre d’un “contrôle réglementaire” effectué “tous les dix ans”, en l’absence de combustible nucléaire dans la cuve, a précisé Régis Clément. Un appareil spécifique à cet essai n’a pas résisté à la montée en pression et sa rupture, la première du genre selon EDF, a provoqué un jet de vapeur, qui a inondé une pièce et s’est transformé en eau. La fuite est d’environ 1,5 mètre cube par heure et “80 m3 d’eaux usées” ont été récupérés, selon le responsable du groupe. Il doit maintenant inclure un robot dans la salle pour récupérer un objet métallique, qui a été lancé lors de l’événement et qui est radioactif. “Il n’y a pas de danger pour l’environnement ni pour la santé publique”, a assuré à franceinfo la directrice générale adjointe de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), Karin Erviou. Une fois la réparation terminée, “l’essai de recalibrage avorté devrait reprendre”, a déclaré un porte-parole de l’Autorité de sûreté nucléaire. Des réparations de corrosion sous contrainte ont également été réalisées à Civaux 1. Elles sont en cours sur le réacteur n°1. 2, qui devrait redémarrer le 14 janvier.